Interview alumni : Baptiste CASALTA, futur analyste en financement de projets en VIE à New York.

Découvrez le parcours de Baptiste CASALTA, ancien étudiant de la CCI Formation Corsica. Il partage avec vous son expérience grâce à ses nombreux stages, son VIE à venir à New York, ses conseils et ses motivations.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je m’appelle Baptiste, j’ai effectué un bachelor à Kedge, à Bastia, où j’ai commencé à m’investir dans le secteur financier. Lors de ma troisième année, j’ai fait une alternance en banque de détail au Crédit Agricole, une expérience qui a consolidé mon envie de poursuivre dans ce domaine. Par la suite, j’ai choisi de faire un master en finance, que j’ai réalisé à l’ISC Paris.
Quelles expériences professionnelles ont marqué votre parcours ?
Durant mon master, j’ai pris une année de césure pour explorer différentes facettes du secteur financier. J’ai fait un stage en audit au Luxembourg et un autre en tant que chargé d’affaires grands comptes chez HSBC à Paris. Ce dernier m'a permis de découvrir le financement de projet, un métier que j’ai trouvé très stimulant.
Après avoir terminé mon master, j’ai donc choisi de faire un stage de fin d’études en financement de projets au sein de la filiale Energeco du groupe BPCE, spécialisée dans le financement de projets d’énergie renouvelable. Aujourd’hui, j’effectue un stage chez Boralex, une entreprise canadienne qui produit de l’énergie renouvelable (IPP : Independent Power Producer).
Quels sont vos projets futurs ?
Mon stage chez Boralex se termine à la fin du mois de décembre, et je vais pouvoir poursuivre ma carrière avec un VIE (Volontariat International en Entreprise) au Crédit Agricole, à New York. Ce poste d’analyste en financement de projets me permettra de travailler sur des projets énergétiques en Amérique latine. Un secteur qui m’intéresse particulièrement pour son impact dans des pays en développement.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le financement de projets ?
Le financement de projets est un domaine spécifique de la finance, basé sur le concept du financement sans recours. Cela signifie que la banque se concentre sur la rentabilité et les flux financiers prévus d’un projet, plutôt que sur la solidité financière de l’entreprise promotrice. Par exemple, dans le secteur de l’énergie, on travaille avec des contrats d’achat à long terme pour estimer les revenus futurs. Ces prévisions servent à déterminer combien le projet peut emprunter et comment il pourra rembourser cette dette.
Comment se répartissent les rôles dans les banques et chez les développeurs de projets ?
Dans les banques, il y a généralement deux types d’équipes qui travaillent sur le financement de projets. L’équipe “d’origination” s’occupe de structurer les offres et de convaincre les clients. L’équipe de gestion de portefeuille, quant à elle, suit les projets une fois financés pour s’assurer que tout se passe comme prévu. Lors de mon VIE, je serai dans l’équipe de gestion de portefeuille, mais mon expérience précédente en origination me donnera une vision complète de ces processus.
Du côté de l’entreprise, comme chez Boralex, le travail est un peu différent. Ici, je suis dans une équipe d’analyse d’investissements. Notre rôle est de nous assurer que les projets sur lesquels nous travaillons atteignent les objectifs de rentabilité fixés par les actionnaires. Cela implique de vérifier que les capitaux propres investis dans un projet sont bien utilisés et que leur rendement est à la hauteur des attentes.
Qu’est-ce qui vous motive dans ce travail ?
Ce que j’apprécie le plus dans mon travail, c’est son aspect concret. Que ce soit dans une banque ou chez un développeur de projets, nous travaillons sur des bases réelles. Par exemple, dans le secteur de l’énergie, nous travaillons à partir de données tangibles. Nous nous basons sur des hypothèses solides : les CAPEX issus d’échanges avec les fournisseurs de turbines éoliennes, la production électrique estimée en MWh, des prix parfois garantis par des contrats d’achat d’électricité (PPA), ou encore les coûts d’exploitation et d’entretien.
De plus, ce métier offre une diversité enrichissante : au-delà de la finance, il implique des aspects économiques, techniques, juridiques, commerciaux, et même politiques. Cette multidisciplinarité rend chaque projet unique et stimulant. Par ailleurs, travailler dans des projets énergétiques en Amérique latine ajoute une dimension sociale très motivante. Ces projets peuvent contribuer à résoudre des problèmes concrets, comme les coupures de courant fréquentes dans certains pays. Participer au développement d’infrastructures essentielles, qui ont un impact direct sur le quotidien des populations, est pour moi une grande source de satisfaction. Cela donne un véritable sens à mon travail.
Quelles compétences sont nécessaires pour réussir dans la finance ?
Il est nécessaire d’avoir une solide base, tout comme une bonne maîtrise d’Excel. Mais au-delà des compétences techniques, la curiosité et la proactivité sont cruciales. De nombreuses opportunités se créent en allant au-devant des gens et en posant des questions.
Il est également important de travailler de son côté, sans attendre que l’école, ou l’entreprise dans laquelle on évolue, fournisse toutes les ressources nécessaires.
Dans votre métier actuel, y a-t-il des challenges qui vous marquent particulièrement ?
Oui, bien sûr, dans le secteur de l’énergie, il y a toujours des défis. En ce moment, on parle beaucoup des "heures négatives", c’est-à-dire des moments où l’électricité se vend à zéro euro ou même à des prix négatifs sur les marchés. C’est un problème pour des entreprises comme celle où je travaille. Ce sont des sujets qui rendent le métier vraiment intéressant.
Un dernier mot pour les jeunes en recherche d’orientation ?
Je dirais qu’il faut essayer de s’y prendre tôt, postuler à l’avance et commencer à réfléchir à son parcours. Même si on se trompe, ce n’est pas grave. J’ai moi-même mis du temps à trouver ma voie parce que j’avais peur de me spécialiser trop tôt. Pourtant, développer des compétences précises est un atout, même si on revient à des fonctions plus généralistes ensuite. Cela permet de se différencier.
Le deuxième conseil que je pourrai donner est de ne pas avoir peur de partir. J’ai eu des expériences qui m’ont appris que bouger peut ouvrir des portes. Par exemple, partir au Luxembourg pour un de mes premiers stages, m’a permis d'apporter beaucoup à mon CV et de valoriser mon profil.